Château Grand Pré
Une histoire de famille…
J’ai croisé la route de Romain Zordan pour la première fois lors du salon Sous les pavés la vigne à Lyon. Il y était venu en voisin depuis son beaujolais natal… Et là, non seulement j’ai aimé ses vins (c’est quand même le préalable), mais j’avoue avoir aussi été sensible au premier échange que nous avons eu, à sa façon de parler de son vin et de son travail. Et puis il y a eu une visite au domaine, et là Romain s’est avéré être l’incarnation de l’hospitalité du Beaujolais : car s’il m’a bien sûr offert de (re)découvrir ses vins, il n’a pas hésité à prendre de son temps pour me faire aussi découvrir à Julienas et Chenas plusieurs de ses voisins dont il admire le travail et les vins.
Si depuis 20 ans, le Beaujolais a retrouvé de vraies lettres de noblesse sous l’impulsion de Marcel Lapierre et Jean Foillard, c’est aussi grâce au travail de nombreux autres vignerons de la région. Parmi ceux-là, on trouve la famille Zordan qui élabore des vins exprimant toutes leurs différences de terroirs, d’exposition, de climats, des vins naturels et authentiques qui sont tout à fait aptes à un bon vieillissement.
Principalement situé sur la commune de Fleurie avec également quelques arpents en Morgon, le Domaine Château de Grand Pré produit des vins depuis 60 ans, mais c’est sous l’égide de la famille de Romain que le domaine prend un nouvel essor. En 1978, Claude et Christine Zordan, les parents de Romain, ont rejoint les parents de Christine et en 2009 le domaine prend alors le virage du bio en se faisant certifier par Ecocert. En 2012, après avoir arpenté plusieurs régions viticoles en France et à l’étranger, c’est au tour de Romain de venir poser ses valises au domaine pour préparer la succession de ses parents et apporter sa vision des choses qui le conduit vers le naturel pur, sans aucun intrant…
Sur des côteaux exposés soleil levant, le domaine produit des vins issu d’un cépage expressif, bien ancré dans les terroirs de la région, le gamay noir à jus blanc, en bénéficiant d’un climat semi-continental à influence océanique et méditerranéenne. Issu de vieilles vignes de plus de 60 ans, plantées sur des sols granitiques et sableux pour les trois cuvées de Fleurie et d’un terroir constitué de roches décomposées et de schistes friables pour les deux Morgon, les vins du domaine sont «débourbés» et «élevés» plusieurs mois en cave, en fûts ou en cuves, s’enrichissant alors en arômes complexes et avant d’être mis en bouteilles sans filtration et avec peu ou pas de sulfites ajoutés selon les millésimes.
En 2016, seul un hectare de vignes du domaine a été épargné par la grêle, et Romain a donc dû vinifier des raisins achetés chez des voisins pour produire tout de même quelques cuvées. Cela donne des jus pleins de fraîcheur, totalement représentatifs du Beaujolais, et surtout des vins comme les aime Romain…